Qui suis-je ?

Elodie, une maman, une sœur, une amie, une doula...

Je suis une jeune maman comblée de deux petits garçons. Mais mon expérience de maternité n’a pas été toute rose. Voici mon histoire :

Une grossesse de rêve

Je tombe enceinte de mon premier enfant juste après le premier confinement. Une grossesse de rêve. Très peu de nausées en début de grossesse, je peux bouger tout le long. Pourtant,  je n’aime pas être enceinte. À quelques jours de mon terme, je ne sens plus bébé bouger depuis bientôt 48h : un contrôle à la maternité s’impose. Après examen, mon bébé va bien, on me dit qu’il dort mais que depuis 48h ce n’est quand même pas normal. Le gynécologue de garde me propose un déclenchement car “on ne sait jamais s’il y a quelque chose… Il sera mieux dehors que dedans.”. Malgré mon projet d’accouchement physiologique et par peur pour mon bébé, j’accepte.

Un déclenchement très long...

Trois jours seront nécessaire avant de pouvoir tenir mon bébé dans mes bras. J’aurais testé toutes les méthodes de déclenchement : tampon de prostaglandines, ballonnet, perfusion d’ocytocine et rupture de la poche des eaux, mais également des méthodes moins conventionnelles telles que manœuvres d’ostéopathie, acupuncture et homéopathie. J’ai également eu le droit aux menaces de césarienne puis d’instruments pour accélérer la naissance. Je n’ai également pas eu le choix de la péridurale alors que je ressentais à peine les contractions. Bref, cet accouchement était loin d’être idyllique  mais j’avais mon bébé et c’était le principal.

Un démarrage d'allaitement compliqué

Arrivé au monde un peu secoué, notre petit N va dormir pendant les 24 premières heures de sa vie. Nous commençons donc l’allaitement avec un petit décalage. Mais bébé a vraiment beaucoup de mal à atterrir et il peine à téter. On lui propose un peu de lait à la seringue pendant que je tire à côté pour lancer cet allaitement car pas de montée de lait de mon côté. Son poids va chuter jusqu’à ses 10 jours de vie,  c’est très dur pour nous. De mon côté, aidée par une super sage-femme, je tente tout pour bien lancer ma lactation : tire-lait, homéopathie… Tout y passe mais j’y tiens. De son côté bébé est complémenté et finira par retrouver son poids de naissance vers ses 3 semaines.  Mon allaitement est lancé mais notre petit peine à prendre du poids et nous avons la pression de la pédiatre à chaque rendez-vous. Je décide de consulter un autre pédiatre qui nous rassure. Notre petit est juste un petit bébé hors courbe mais sa croissance est régulière donc tout va bien. Comme quoi changer de pédiatre ça peut faire toute la différence ! Il grandira a son rythme, toujours sous les courbes jusqu’à ses deux ans mais en pleine forme et heureux de vivre.

Une deuxième grossesse en enfer

Je tombe enceinte de mon deuxième pratiquement deux ans jour pour jour après mon premier. Mais cette grossesse sera totalement différente. Des nausées et vomissements à n’en plus finir jusqu’à mes 6 mois de grossesse : verdict hyperémèse gravidique. Puis du jour au lendemain c’est fini. Je revis ! Mais la vie n’en a pas fini avec moi. Je perds mon grand-père dont la santé aura décliné en quelques semaines à peine et je fissure la poche des eaux la semaine suivante. Me voilà hospitalisée à la veille de Noël loin de mon mari et de mon fils alors que je viens d’enterrer mon papi à seulement 29 SA avec la peur de perdre ce petit être qui grandit au fond de moi. Je suis au fond du gouffre. J’ai l’autorisation de rentrer chez moi une semaine plus tard avec un suivi accru. 

Un suivi renforcé

Dorénavant, j’aurais deux monitorings, un prélèvement vaginal et une prise de sang à domicile par semaine et une échographie toutes les trois semaines. Je ne peux plus m’occuper correctement de mon ainé, je suis alitée. Je désespère mais la vie continue et bébé continue sa croissance tranquillement. À 33 SA, le gynécologue me parle d’un déclenchement à 37 SA à cause de la fissure. Impossible pour moi de revivre ça. 

Le début d'une vocation

Je commence à chercher une doula pour m’accompagner dans ma démarche d’accouchement physiologique mais, comble de malheur, aucune ne correspond à mes valeurs dans le coin. Frustrée, je décide de me former pour assumer seule cet accouchement que je souhaite le plus naturel possible et sans péridurale. Je vais lire tous les livres de référence que je pourrais trouver. Deux semaines plus tard, lors de ma visite de contrôle chez le gynécologue, il remet sur le tapis le sujet du déclenchement. Sûre de moi, je lui annonce que la fissure est résorbée et que le déclenchement n’est pas nécessaire. On conclue un accord, si le test se révèle négatif, on laisse la grossesse se poursuivre jusqu’à son terme, sinon, on déclenche à 37 SA comme prévu. J’accepte et le test me donne raison. J’irai jusqu’à terme.

Un nouveau déclenchement

J’ai échappé au déclenchement à 37 SA mais me voilà à 42 SA et je dois bien me rendre à l’évidence, ce bébé n’est clairement pas décidé à sortir. J’accepte à contre-coeur un déclenchement pour dépassement de terme mais à mes conditions : je veux les méthodes les plus naturelles possibles et pouvoir bouger. C’est accepté. Nous nous accordons sur un déclenchement par ballonnet avec l’autorisation de sortir de la maternité pour marcher après un monitoring de 30 minutes. Ballonnet posé, monitoring fait, me voilà partie pour faire le tour de l’hôpital à pied pour lancer le travail. Quelques petites contractions tout le long de l’après-midi mais rien de douloureux. Je m’active, je marche, ballon, escaliers… Mon mari me rend une petite visite avant de chercher notre fils qu’il devra gérer seul pendant que je suis à la maternité. Après un petit contrôle monito, je vais me coucher un peu dépitée avec l’impression de revivre la même galère que deux ans auparavant, mon mari en moins. Il est prévu un contrôle monitoring à 2 heures du matin pour vérifier que tout va bien. 

Mon accouchement rêvé

Je suis réveillée à 1h30 par une grosse contraction suivi de peu par la perte du ballonnet. Visiblement le travail avance bien ! Je me sens remplie d’espoir et descend en salle de naissance avec un peu d’avance pour mon contrôle monitoring. Avec mon accord, la sage-femme vérifie mon col : je suis ouverte à 4. On fait le contrôle monitoring comme prévu mais je demande à le faire sur le ballon pour pouvoir bouger. Tout va bien, les contractions sont régulières mais assez espacées. Je gère tout va bien. La sage-femme consulte le gynécologue de garde qui préconise de passer à la perfusion d’ocytocine pour accélérer le travail. Je refuse, je ne veux pas être clouée au lit. On me propose de percer la poche des eaux. Cette fois j’accepte, cette méthode me paraît plus raisonnable. Cependant, impossible de percer cette poche, la tête de bébé est trop proche. Elle abandonne mais le travail s’accélère tout seul. Je perds complètement pied sur les premières contractions avant de parvenir à entrer dans ma bulle. J’appelle mon mari, c’est pour bientôt, je veux qu’il me rejoigne. Je gère seule dans ma salle dans une ambiance tamisée. Je ne veux personne jusqu’à l’arrivée du papa. Les sages-femmes nous laissent seuls, je gère toujours dans ma bulle. Je donnerai naissance à notre second petit garçon seulement quelques minutes après l’arrivée de mon mari dans notre bulle, sans sage-femme dans la pièce. Elles arriveront après la naissance de notre petit E.

Une nouvelle vocation

Malgré le déclenchement, cet enfantement a fait de moi une nouvelle personne. J’ai adoré être actrice de notre naissance, la naissance de mon fils certes, mais la mienne également en tant que nouvelle femme. Ce petit bonhomme est arrivé très serein et notre allaitement n’a eu aucun mal à démarrer. Je souhaite à toute femme de pouvoir vivre cette expérience en pleine conscience. C’est pourquoi j’ai décidé de me former pour accompagner d’autres futures mamans sur ce chemin ponctué d’embûches. Bien que certains soignants soient très à l’écoute des envies des futures mamans, ce n’est malheureusement pas le cas partout. Pourtant chaque femme mérite d’avoir l’accouchement dont elle a envie, que ce soit avec ou sans péridurale. Nous méritons d’être  plus soutenues, nous méritons de vivre ce moment dans le calme et la douceur avec le soutien et la bienveillance de nos accompagnants.

 

Avec tout mon amour, Elodie.

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